La dépression, quelque soit son origine et sa manifestation, a ceci de caractéristique : la personne atteinte souffre d’un abattement profond et difficile à surmonter.
Cette personne peut manifester des signes extérieurs de joie de vivre. Mais intérieurement, elle est épuisée et découragée.
Cet épuisement et ce découragement se révéleront dans d’autres aspects de son comportement que seules certaines personnes de son entourage sauront reconnaître.
La personne qui souffre de dépression ne connait pas toujours la cause de son mal-être. Ce qui vient ajouter au sentiment de culpabilité, le sentiment d’anormalité.
Cette personne nourrit intérieurement l’espoir d’une rémission à venir. Cependant, plus le temps passe, et plus il lui semble que c’est un ciel de plomb qu’elle a au dessus de la tête. Aucune pluie. D’où lui viendra le rafraîchissement ? Et surtout, viendra t-il un jour ?
La dépression dans les communautés noires africaines.
Il s’agit là d’un mal de plus en plus grandissant actuellement. Et tout autant dans les communautés noires africaines vivant en Europe. Seulement ils n’osent pas trop en parler à cause du jugement qu’il suscite chez les gens, de la peur d’être stigmatisés, et surtout pour ne pas ternir l’image des noirs africains robustes et capables de surmonter toutes les épreuves de la vie. Ils ne vont tout de même pas s’incliner devant une « petite difficulté » !
Le mal grandit donc dans l’ombre du fait que la dépression est considérée comme une maladie occidentale. Ou pire encore, comme une faiblesse mentale.
Alors on en parle pas, ou pire on la banalise. Elle devient donc un sujet tabou car elle fait honte.
On l’appelle « la maladie des gens qui mangent trois fois par jour » pour dire que ce sont les plus nantis qui peuvent se payer le luxe de s’attarder sur leur santé mentale.
Puisqu’ils n’ont (apparemment) pas à se soucier de comment ils vont se nourrir et nourrir leurs familles, ils ont plus de temps à consacrer à leurs tourments intérieurs.
» Tu fais une dépression ? Ah bon ! Comment ça ?…«
» Oh arrête tes conneries, tu veux qu’on te remarque c’est tout.«
» Tu es trop faible.«
« Les choses des blancs là te touchent aussi ?!«
Voilà quelques-unes des remarques auxquelles doivent faire face les personnes des communautés noires africaines chez qui des signes de » failles d’ordre psychologique » sont observées.
Le désespoir n’a pourtant rien de culturel !
De plus, nous savons que la honte, le silence ou les non-dits sont justement ce qui donnent de la force aux sujets tabous, en les rendant de plus en plus difficiles à évoquer, et donc à traiter.
Comment lever le tabou de la dépression dans les communautés noires africaines ?
Lorsqu’une personne est fatiguée et abattue, la première chose à faire est de l’aider à se redresser.
Et ce n’est pas possible de le faire en lui ajoutant une charge supplémentaire à celle qu’elle transporte déjà sur ses épaules.
Le jugement et l’indifférence font partie de ces charges que malheureusement nous avons tendance à ajouter sur le dos de celui qui est déjà plié.
• Le jugement entraîne le repli sur soi.
• L’indifférence entraîne le déni de son état.
La personne qui va mal n’en n’a que faire des discours moralisateurs.
Au mieux elle fera semblant d’écouter, au pire elle les haïra.
La personne qui va voir un médecin est celle qui a au préalable reconnu qu’elle n’allait pas bien.
Et il est plus aisé d’admettre que nous n’allons pas bien lorsque nous ne craignons pas d’être jugés.
La personne dépressive n’aura généralement envie de se confier à personne.
Car personne selon elle n’est à mesure de comprendre ce qu’elle vit.
Alors en plus d’encourager la personne qui souffre à consulter un spécialiste dans le domaine des troubles psychologiques ou du mal-être intérieur, c’est aussi à nous dans ce cas de montrer que notre oreille reste attentive, et notre coeur simplement disposé et volontaire pour l’écouter.
Ce n’est peut-être pas parfait, mais c’est déjà énorme !
Courage à tous.
[…] bonne personne par rapport à qui ? Là encore le curseur est très mobile selon les personnes, les cultures, les valeurs communes, les biais cognitifs, les préjugés, et j’en […]
[…] n’est pas aisé de déceler ce type de souffrance insidieuse, car ces personnes que nous admirons pour leurs prouesses et leurs joie de vivre ont du mal à se […]