Adultère : Fait d’avoir volontairement des rapports sexuels avec une personne autre que son conjoint.

Avoir des rapports sexuels avec une personne différente de son/sa conjoint(e) est apparemment beaucoup plus explicable, justifiable et pardonnable lorsqu’il s’agit de l’homme. En ce qui concerne la femme, les avis sont plus tranchés. Voici que le couperet tombe. C’est Non !

Et lorsqu’on se pose la question de savoir pourquoi une telle différence de jugement, nous avons droit à un florilège d’explications, quand il y en a même une.

J’ai un jour essayé d’avoir cette discussion avec un homme que j’ai fréquenté. Je lui ai demandé pourquoi était-il si difficile, voir impossible, pour un homme, de pardonner l’infidélité de sa femme ? Pourquoi d’ailleurs la société dans son immense majorité, tolère plus l’infidélité masculine qu’elle ne peut supporter celle de la femme ?

Il m’a répondu « C’est pas pareil ! »

– Moi : Ok. Et pourquoi ce n’est pas pareil ? Tromper c’est tromper non ? Trahir c’est trahir ? Coucher c’est coucher il me semble.

-Lui : Oui mais contrairement à l’homme, la femme est celle qui reçoit l’autre dans son intimité ?

-Moi : Et alors ?

-Lui : Et puis la femme quand elle fait l’amour c’est que généralement il y a des sentiments. Alors qu’un homme peut avoir des rapports sexuels sans engagement émotionnel.

-Moi : Mon pauvre ami, quel cliché ! Tu t’obstines à croire, ou tu veux absolument te convaincre qu’une femme ne puisse pas avoir des rapports sexuels simplement pour le kiffe ! Nous aussi on aime parfois s’envoyer en l’air parce que c’est plaisant, et ça fait du bien !

-Lui, sincèrement surpris et choqué : Oui mais quand même, c’est pas pareil.

C’est pas pareil.

Voilà en gros et en substance ce qui constitue la majorité des explications données à cette question.

En rédigeant cet article, je me trouve entrain de repenser à l’histoire de la lapidation de la femme adultère dans la Bible. L’histoire se trouve dans l’Evangile de Jean (chapitre 8, versets 1 à 11). Et plusieurs points m’interpellent dans ce récit.

Déjà le titre. Il s’agit de l’histoire de « La femme adultère« . Ensuite, le jugement. Elle est traînée pour être lapidée, seule. La femme adultère a donc commis cet adultère seule ? Il faut être deux (au moins) il me semble pour avoir des rapports sexuels. Où est donc passé cet homme qui s’est déversé en elle ? On en parle pas, nulle part, on en a jamais parlé. À croire qu’il n’a jamais existé. Et une fois de plus, c’est à la femme prendre cher pour une faute qu’ils étaient au moins deux à commettre. Pourquoi ?

Le but de cet article n’est absolument ni d’excuser, ni de justifier, ni de promouvoir l’adultère chez la femme.

Je me pose simplement des questions. Je me demande pourquoi une telle différence non seulement d’appréciation, mais aussi de jugement face à une faute qui porte le même nom, et revêt le même sens, indépendamment du fait qu’elle ait été commise par un homme ou une femme.

Chez l’homme on pourra y voir une preuve de virilité. Chez la femme, on y verra une preuve de légèreté et de fourberie. Pourquoi ?

Et si c’est pour entendre des explications du genre « c’est pas pareil« , ou « parce que les femmes sont plus émotionnelles que les hommes« , alors il y a vraiment un souci ! Car aux dernières nouvelles, pardonner c’est pardonner.

Si nous devons pardonner l’infidélité masculine, les hommes devraient être capables d’en faire autant.

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